jeudi 9 février 2012

Un article du Courrier sur le voyage

Sept élus du canton iront visiter des projets de développement

JEUDI 09 FéVRIER 2012
BURKINA FASO • La Fédération genevoise de coopération emmènera, le 12 février prochain, une délégation de politiques genevois pour un tour d’horizon des projets soutenus sur place.

L’opération est inédite. La Fédération genevoise de coopération (FGC), qui regroupe une cinquantaine d’ONG de solidarité internationale à Genève, emmènera dimanche prochain une délégation de sept élus afin de leur faire visiter des projets d’aide au développement menés au Burkina Faso.
Tri des déchets, scolarisation des enfants handicapés ou encore gestion de la faune, pendant cinq jours, ils pourront voir comment sont gérées ces actions, soutenues par des associations membres de la FGC mais aussi financées par l’Etat de Genève ou encore par la Direction du développement et de la coopération à Berne.

Un voyage que la FGC essaie de mettre en place depuis plusieurs années. «La sensibilisation des personnalités politiques est importante, souligne Yanik Marguerat, chargé de communication de la FGC. Il y a beaucoup de préjugés sur la manière dont sont répartis les fonds sur le terrain. Cette opération est l’occasion de leur montrer comment est utilisé l’argent sur place mais aussi d’aller à la rencontre des partenaires burkinabés. L’objectif est de prendre le temps de discuter avec les locaux.» Par le biais de cette escapade, l’organisation faîtière veut montrer sa transparence et son sérieux. «Nous espérons que les élus, en voyant les réalités auxquelles sont confrontés les habitants et en discutant avec les élus locaux, comprendront mieux les enjeux de ce pays.»

Encourager les communes
L’autre but étant, de fait, d’encourager les communes à investir davantage dans ce type de cause. Rappelons que la loi de 2001 sur le financement de la solidarité internationale stipule que Genève doit consacrer au moins 0,7% de son budget annuel de fonctionnement à des projets de coopération et d’aide au développement. La moyenne cantonale en 2010 ne dépassait pas 0,2%. «Les particuliers suisses sont très généreux mais cela ne doit en aucun cas décharger les collectivités publiques de leur rôle», rajoute Yanik Marguerat.

La FGC a convié à ce voyage tous les conseillers municipaux des communes avec qui elle collabore ainsi que les députés du Grand Conseil. Seulement sept ont répondu présents. Cinq socialistes, un Vert et une libérale... tous déjà sensibilisés à la question et convaincus de la nécessité de financer ce genre d’actions. Pour Pascal Holenweg, conseiller municipal socialiste en Ville de Genève, l’intérêt est de voir comment s’organise l’aide au développement sur place. «Nous espérons revenir du Burkina avec des arguments nouveaux et concrets pour tenter de convaincre ceux qui sont opposés à affecter au moins 0,7% du budget à la coopération internationale, explique-t-il. Ces crédits, contrairement à ce que certains pensent, ne nourrissent pas la bureaucratie et servent à aider les populations.»

A Vernier, le conseiller municipal socialiste Andrés Revuelta salue l’organisation d’un tel voyage, même s’il trouve dommage que les différents partis politiques ne soient pas mieux représentés. «Je veux voir quels sont les projets soutenus pour que mon argumentaire ne soit plus virtuel mais concret.»
«Nous allons pouvoir rentrer en contact avec les gens, et c’est là tout l’intérêt», conclut Olivier Dufour, membre de la commission extraparlementaire pour l’aide au développement à Carouge, commune qui alloue 1% de son budget à la solidarité.


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